Tel le Paradis, chaque jour s’éloigne un peu plus, La couleur gris acier a remplacé le bleu de ces yeux qui m’étaient familiers, Tel le Paradis, chaque jour s’éloigne un peu plus, Les mots familiers qu’on partageait semblent si difficiles à prononcer.
Et je suis seule, Dans un monde de chair, d’acier et de pierre froids, Je me referme comme un coquillage, Et d’un claquement de porte, je barre la route à ce monde. Pour faire barrage à tous les combats, toute la haine et toutes les guerres, Tu ne peux pas rester calme, Quand ton âme hurle moins mais que, au fond, elle en veut toujours plus, Et pour quoi faire ?
Tel le Paradis, chaque jour s’éloigne un peu plus, Une couleur gris acier a remplacé le bleu des yeux qui m’étaient familiers,
Chaque jour, chaque jour, Tel le Paradis, chaque jour s’éloigne un peu plus.
Du sang sur le sable, Du sang sur les mains D’une poignée d’hommes fous. Quelle façon de voir le monde, A travers la vitre sale d’un écran télé.
Des assassinats en technicolor, Des assassinats qui m’effraient et me font peur, Me font craindre les rues qui engendrent méchanceté et haine.
Ceux qui inclinent la tête dans l’obscurité, Ceux qui ne voient pas l’éclat aveuglant de la lumière, Ceux qui n’ont pas de force, Qui ne peuvent lever les mains, et encore moins les armes, Deviennent prisonniers de la conscience, Mais pas de ta conscience. Tu jubiles et tu te réjouis que la vie s’écoule Par les trous que tu as laissés dans la forme d’une arme.
Tous les matins, je me lève avec en moi la crainte de Dieu. Quand, sans crier gare, j’ouvre les yeux face à ce monde Il est si facile de tomber, Il est si facile d’être écrasé, Quand tu luttes pour rester debout à tout prix dans cet élan sans fin.
Il n’y a personne ici d’assez proche pour partager ce chagrin, J’ai peu de réponses pour moi-même, et encore moins à donner. Je regarde devant moi toutes mes fautes comme des reflets sur du verre, Elles stagnent autour de moi sans jamais sembler vouloir disparaître.
Et pourtant tout ce que j’ai toujours voulu est très loin devant moi, Et tous les espoirs que j’ai besoin de partager restent toujours inavoués, Il est si facile de tomber, Il est si facile d’être écrasé, Quand tu luttes pour rester debout à tout prix dans cet élan sans fin.
Mon monde est une prison ouverte où je rentre et je ressors, Avec vue sur un tunnel car je n’ai pas d’échappatoire, Il est si facile de tomber, Il est si facile d’être écrasé, Quand tu luttes pour rester debout à tout prix dans cet élan sans fin.