Ventre de velours
Instrumental
Le bijoutier
Le bijoutier
Tient une boutique
Au coin du boulevard.
La nuit,
Chaussé de petites lunettes,
Il polit de vieilles pièces.
Il utilise sa salive, un chiffon et des cendres.
Il les fait briller avec des cendres.
Il sait utiliser les cendres
Il vénère Dieu avec des cendres.
Les pièces sont souvent très anciennes
Au moment où elles arrivent chez le bijoutier.
Avec ses mains et des cendres
Il fait tout son possible.
Il sait qu’il ne peut que les faire briller
Qu’il ne peut pas réparer les rayures
Il sait que même les pièces neuves portent des cicatrices,
Alors il sourit.
Il sait utiliser les cendres
Il vénère Dieu avec des cendres.
Aux heures les plus sombres de la nuit,
Il a ses deux mains couvertes d’ampoules
Il les ouvre souvent, douloureusement,
Et le sang coule de ses mains.
Il travaille pour ôter des faces des pièces noires
Les empreintes des âges
Il espère pouvoir réparer les cicatrices
Quand il oublie, il pleure parfois.
Instrumental
Ménisque
Instrumental
Larmes
Instrumental
Tarentule
Je suis en vie, mais je me sens engourdie
Je le vois dans mon regard.
Je porte un masque, si hypocritement à présent
Et je ne sais pas qui je suis.
Ce vide, ce monde en moi.
Et ils ne me laisseront pas partir
Je l’ai remarqué dans d’autres yeux
Le moment se rapproche.
Mais quand l’orage éclate,
Il éclate pour toi et moi
Tarentule, tarentule,
Tarentule, tarentule.
L’avenir semble plutôt maussade
Une étrange marée noire
Les décisions incombent aux hommes stupides
Et à ma propre vie
Ils m’étranglent et me baratinent
En espérant que je tombe
Mais si seulement je suis menacé,
Les tables tourneront-elles ?
Mais quand l’orage éclate,
Il éclate pour toi et moi
Tarentule, tarentule,
Tarentule, tarentule.
Mon père
Mon père m’a toujours promis
Que nous vivrions en France,
Que nous naviguerions sur la Seine
Et que j’apprendrais à danser.
Nous habitions alors dans l’Ohio
Il travaillait à la mine.
Dans ses rêves, comme les bateaux,
Nous savions que nous naviguerions un jour.
Mes sœurs ont toutes grandi et sont parties de la maison
Pour Denver et Cheyenne
Pour épouser leurs rêves devenus grands,
Les lilas et l’homme.
Je veillais sur le plus jeune, encore petit
Qui dansait seul
En espérant, en espérant que les rêves de mon père
Me ramènerait un jour à la maison.
Je vis à Paris maintenant
Mes enfants dansent et ont des rêves
Ils entendent parler de la vie de mineur
En mots qu’ils n’ont jamais vus.
Je fais naviguer mes souvenirs de mon foyer
Comme des bateaux sur la Seine
Et je regarde les yeux de mon père
En train de regarder le soleil se coucher,
Et qui se couche encore dans les yeux de mon père.
Viens ici mon amour
Viens ici mon amour
Ce sentiment m’a envoûté
C’est le scénario couché dans les mêmes paragraphes
Dans les brasses de mon âme je suis mystifié par cette sensation,
Ce sentiment de mélancolie n’annonce rien de bon.
Viens ici mon amour
Et j’élèverai mes esprits très haut pour toi
J’aimerai m’envoler et passer un jour ou deux
A contempler les prairies et les feuilles en parlant de rien
En m’allongeant dans les ombres des effervescentes,
Les effervescentes couleurs et ombres du temps et de la marée.
Je plonge,
Je suis capturé par les paysages et les sons dans l’intrigue de la nature et de la beauté
Viens avec moi et emporte tout
Viens ici mon amour.
D’abord, et ensuite
Instrumental
La puissance des cordes
Dans ma vie le piano chante
Il me délivre des mots qui n'égalent pas la puissance des cordes.
La pluie battante et le soleil frisquet de Ruby,
A présent je vois que mon monde ne fait que commencer.
Les notes qui roulent aux vents dans un tourbillon d’ailes
Me délivrent des mots qui n'égalent pas la puissance des cordes.
La gloire matinale
J’ai allumé ma bougie la plus pure près de ma fenêtre
En espérant qu’elle capterait le regard
De quelque vagabond qui passerait par là
Et j’attendais dans ma maison de fortune.
Avant qu’il n’arrive je l’ai senti approcher
Tandis qu’il approchait j’ai ressenti cette vieille crainte :
Est-il venu pour défoncer ma porte et pour m’humilier ?
Et j’attendais dans ma maison de fortune.
“Raconte-moi des histoires”, “J’ai fait appel au Hobo”
« Des histoires de froid », j’ai souri au Hobo
« Des histoires de vieux », je me suis mis à genoux devant le Hobo
Il se tenait devant ma maison de fortune.
“Non”, a répondu le Hobo, “plus de récit du temps
Ne me demande pas de laver ma crasse
Je ne peux pas entrer car c’est trop haut pour grimper »
Et il s’éloigna de ma maison de fortune.
“Va en enfer !”, j’hurlais à son encontre
« Laisse-moi tranquille », lançai-je au Hobo
« Deviens statue de pierre », je me mis à genoux devant le Hobo
Et il s’éloigna de ma maison de fortune.
Je veux vivre
J’ai rassemblé tous mes souvenirs de toi, de toute une vie
Mes vigoureux sentiments qui m’ont fait me sentir vivant
Je suis assez stupide et je pense être plutôt méchant
Et tu ne peux pas t’imaginer ce que ça me fait intérieurement.
Mais où suis-je, je veux mourir
Je veux vivre, je veux mourir.
Si j’étais quelqu’un, j’aimerais être un idiot
Personne ne me connaîtrait, et je pense que ce serait assez plaisant
Je peindrais une image de ma vie sur ton mur
Et me servirais des couleurs qui ont fait paraître insignifiante la vie
Mais où suis-je, je veux mourir
Je veux vivre, je veux mourir.
Mais tu as ta façon de me comprendre
Et je la considère comme l’un de tes mystères
Mais tu sais que tu dois rester près de moi, près de moi.
Mais où suis-je, je veux mourir
Mais où suis-je, je veux mourir
Je veux mourir, je veux donner
Je veux mourir, mourir, mourir, mourir, mourir,
Mourir, mourir, mourir, mourir.
Frères de feu
Dans la vallée, où la lune et les amants jouent
Vivaient deux enfants qui sont nés samedi
L’un était foncé, l’autre était clair
Paternés par le chien, maternés par le cochon,
Des enfants inconnus qu’on n’a jamais vu
Des frères de la forêt et de la mer.
L’un était la terre l’autre était l’air
Et ils laissaient le feu se consumer
Dans un récipient en or et un vase en argent
Ils les laissaient brûler en un lieu étrange enchanté
Ils les laissaient brûler au ciel
Car ils savaient qu’un jour le soleil mourait.